L’enthousiasme du retour est vite oublié devant le besoin d’être à la hauteur de la ligue 1.
Lorsqu’un club de football parvient à accéder à la prestigieuse Ligue 1, c’est généralement un moment de fierté et d’excitation pour les supporters et les dirigeants. C’est le cas du club fanion de la région de Gafsa, qui retrouve l’ambiance des pros à l’issue d’une saison époustouflante et un parcours qu’il a dominé de bout en bout.
Passées l’euphorie et la joie de l’accession qui a enchanté le tout Gafsa, EGSG, déjà rodé aux enjeux de la Ligue 1, est conscient des défis qui l’attendent dans un environnement plus compétitif et exigeant.
Avec les 3 coups qui pointent à l’horizon, la fièvre monte dans les rangs des Tifosis, à l’affût du moindre écho sur les arrivants et les préparatifs. Cela signifie une révision à la hausse des attentes des supporters face aux exigences de l’étape à venir. Il s’agit de retenir les leçons du passé et éviter le gouffre, car un club avisé en vaut deux. Pour se préparer à cette nouvelle réalité, l’équipe dirigeante est soucieuse de mettre en place une stratégie de renforcement de l’effectif en enrôlant des joueurs talentueux et expérimentés capables de faire face aux exigences de la ligue 1.
Consommateur d’entraîneurs !
Mais c’est le chapitre « coach» qui a tenu en haleine le grand public. Faut-il rappeler qu’El Gawafel a souvent été un grand consommateur d’entraîneurs. En effet, comme attendu, Lotfi Jbali ne fut pas reconduit, et c’était prévisible, même si certains veulent le priver de son mérite dans le sacre, mais il peut se consoler avec cette distinction, puisque c’est sa première accession en ligue 1 avec un club.
Pour se fixer sur le nouvel entraîneur, une short-list a été arrêtée (Kasri-Hidoussi-Ellili) avec un léger avantage pour le premier et des pourparlers à un stade avancé. Mais, contre toute attente, c’est Chaker Meftah qui a tenu la barre. Un choix qui n’a pas suscité l’enthousiasme chez une frange du public ( !?). L’aspect financier a certainement tranché en sa faveur.
Ce dernier a consenti à garder la même configuration des collaborateurs qui ont exercé la saison passée ( Jihed Zarroug en poste de coach-adjoint et Nourani Gafsia comme préparateur physique). Cependant, pour un club récemment promu, la transition vers le plus haut niveau peut être semée d’embûches. L’un des principaux défis auxquels ce club est confronté est la capacité de financer des recrutements coûteux et nécessaires pour rivaliser avec les équipes de son rang.
La seule certitude concerne le maintien des éléments clés de l’exercice écoulé et la tendance serait d’éviter la fièvre acheteuse, comme ce fut le cas par le passé. L’une des pièces maîtresses du groupe, en l’occurrence Haythem Mhamdi, vient de rempiler pour une nouvelle saison, alors que le keeper Nadim Thabet a décidé de garder la même bannière. Côté partants, 2 joueurs qui ont évolué la saison passée sous forme de prêt retrouveront leur club formateur. Il s’agit de Nassim Khedher et Adem Fajria (ESS).
Les difficultés financières et la conjoncture par laquelle passe la CPG (principal pourvoyeur de fonds dans la région, et qui aura deux clubs en ligue 1 à entretenir) auront un impact significatif sur le nouveau promu gafsien. Etant donné qu’il est difficile de rivaliser avec les clubs huppés sur le marché des transferts, le club gafsien compte se tourner vers d’autres solutions. Cela peut inclure le recrutement de joueurs en prêt ou encore le recours à des joueurs libres.Dans l’attente de voir la vision s’éclaircir, la reprise est programmée pour demain (10 juillet), avec au menu une reconnaissance du groupe et des arrivants enthousiasmés par le désir de taper dans l’œil du nouveau technicien. Le comité directeur se trouve devant l’impératif d’enrôler de nouveaux joueurs, au vu des limites affichées par certains qui ont évolué la saison passée. El Gawafel se trouve aussi face à une autre entreprise et qui n’est pas des moindres. Il s’agit de moderniser la gestion du quotidien, avec de nouvelles visions et une logistique propre à l’étape à venir, pour faire bonne figure parmi l’élite. Nouer des partenariats et attirer des sponsors pour renflouer sa caisse et élargir ses ressources financières, car El Gawafel a souvent jonglé avec un budget restreint. Ce ne sera pas une sinécure pour El Gawafel. Un sacré boulot sur la planche et surtout une rivalité sympathique avec le club voisin (ESM).